mercredi 15 septembre 2010

Marathon des Ecluses 2006


Le Lutin écluse trop

 
Caramba ! Encore raté ! Moi qui avais de longue date décidé de courir ce marathon réputé plat pour battre mon modeste record de 3h17, eh bien, je me suis une fois de plus fourvoyé !
Bon, c’était prévisible, après m’être vautré dans les grandes largeurs lors du marathon de Vannes, il était normal que je ne brille pas lors du marathon des écluses. Pour parfaire le tout, il ne me reste plus qu’à faire une contre-performance  au marathon des péniches !

Pourtant, j’avais bien programmé mon entraînement, enfin, oui, programmé car je n’ai rien fait comme prévu : pas de seuil, pas de fractionné le dernier mois, pas de sortie longue régulière mais plutôt des sorties forêt à faire le zouave avec mes petits camarades du dimanche matin et surtout un bon trail de 28 km à Ecouché une semaine avant pour bien être sûr d’entamer la fraîcheur musculaire qui pouvait me rester.

Passons au marathon :
Après une  courte nuit en camping-car passée dans un endroit judicieusement choisi sous un pont TGV, Allain et moi, nous nous acheminons vers le départ situé à Mayenne où nous retrouvons d’autres vaillants coureurs alençonnais. 

Dès le départ, quand je vois Raymond, Loulou, François, Jean-Claude et compagnie aborder le premier kilomètre en moins de quatre minutes, je comprends que je ne joue pas dans la même cour de récré.

Si le marathon est plat, les six premiers kilomètres ne le sont pas, loin s’en faut. Il s’agit de deux boucles en ville passant par un parc arboré.
Habitué que je suis lors des trails de courir avec les premières féminines, je repère quelques coureuses dont une belle athlète de couleur au train de laquelle je me synchronise. Las … la gazelle est bien trop véloce pour moi et me lâche au bout de quatre kilomètres.
Bon, je me résous à suivre Allain, après tout, si je suis là c’est grâce à lui. Il m’a appris à courir, je ferai mieux de l’écouter.
Nous plongeons vers la rivière Mayenne et nous entamons un parcours presque exclusivement constitué d’anciens chemins de halage agréables au pied car moins traumatisants que le goudron qui, à la longue tétanise les muscles.

Après une heure de course à 4’50’’ au kilo, je sais que mon record personnel est dans les choux mais je me dis que bien que V2, j’ai encore de beaux restes et que pour une fois, au lieu d’exploser après le semi, je passerai la seconde et je finirai canon au lieu de boulet !
A ce moment, Allain a des problèmes de semelle, je l’attends un peu puis il repart et nous avançons d’un bon train avec à notre gauche les prés mayennais et à notre droite la rivière, ses barrages , ses écluses et ses moulins  en ruine.

Juste avant le semi, je commence à sentir un coup de mou, j’ai du mal à rester dans le rythme d’Allain qui trotte dix mètres devant moi. C’est à ce moment que j’entends une voix familière : « Reste avec nous et ne double pas ! » Ce ton ne souffre pas de réplique, j’obtempère. C’est Sylvie qui a détecté à ma foulée que je commence à curer les fossés. Elle vient de me rejoindre avec un groupe constitué de quelques hommes et d’une ravissante jeune femme qui me dit que c’est son premier marathon et qui semble bien profiter des conseils de Sylvie, jeune V1 talentueuse et opiniâtre. En cette compagnie, je ne puis que suivre …
Hélas, trois fois hélas, j’entame fort mal mon deuxième semi, le rythme imprimé par Sylvie passe à treize à l’heure et  je lâche les filles au ravitaillement du vingt-cinquième kilomètre.
Allain est toujours là et j’ai quelques kilomètres de coma au bout desquels je m’aperçois que j’ai perdu mon camarade.

Alors que j’étais il y a peu avec les troisième et quatrième féminines, je suis doublé par quatre autres femmes dont une petite dame manifestement V2 comme moi, une sorte de Simone locale tout aussi fine et régulière que celle que je connais.
Là, je réagis, je lui emboîte le pas et je remonte le flot avec elle. Je me fais mal mais ça marche. Je peux ainsi aborder les dix derniers kilomètres avec le moral sorti des chaussettes.

Laval approche, je l’entends, nouveau coup de mou ! Mais, c’est pas vrai, je vais encore finir gélatineux !
Eh bien non ! Un inconnu arrive derrière moi et me dit : « Allez Alençon ! ». Je suis boosté et je repars pour les six derniers kilos, même pas trois tours de la Plaine des sports !
Alors que nous allons entrer à Laval, je vois Sylvie qui marche : « Je me suis cramée moi-même.»  me dit-elle. J’essaie de l’encourager à me suivre, peine perdue … Je continue, sachant qu’il me reste juste assez d’énergie pour passer dignement la ligne d’arrivée.
J’arrive en ville, les applaudissements des spectateurs subitement plus nombreux me redonnent un coup de fouet, allez, je gratte encore une demi-douzaine de coureurs, je suis vidé mais j’ai l’air presque frais : ça tombe bien, ma femme et sa copine Béatrice m’applaudissent à huit cents mètres de l’arrivée.

Voilà, ma puce fait chanter le tapis. Je regarde ma montre : 3h32’, ce n’est pas brillant mais pas déshonorant.
Je retrouve les autres, personne n’est vraiment content de son temps, moi j’aurais été content de faire comme eux.
Arrivée de Sylvie et d’Eric son mari qui n’a jamais été loin de moi. Puis c’est le tour d’Allain. Nous sortons, un T-shirt bariolé à la main. Jean-François et Simone sont là, ils ont fait la route juste pour nous voir courir.Je n’ai pas battu mon record personnel mais j’ai passé un week-end avec des copains, ça le fait !

Bon, on remet ça à La Rochelle en Novembre, je n’ai pas eu assez mal …

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