vendredi 1 octobre 2010

Les Pierres Parlent de Paix

Armistice...

 
Quand les pierres pleurent, il est temps de se taire et d'écouter leur message. 


Monument aux morts de Gentioux (Creuse) : un orphelin en tenue d'écolier rend hommage aux 58 morts de sa commune en montrant cette inscription : "Maudite soit la guerre". 




Détail du monument de Rocles dans l'Allier : Un écolier montre du doigt l'inscription "Apprenons à supprimer la guerre".



 Monument aux morts de Riom (Puy de Dôme), plus classique de facture sur lequel est écrit : « Aux victimes innocentes des conseils de guerre 1914 - 1918*  et à celles de la Milice et de la Gestapo 1939 - 1944 ».

* il s'agit bien sûr des fusillés "pour l'exemple" de la Grande Guerre



Le monument aux morts de St Martin d'Estréaux (Loire) comporte trois panneaux pacifistes. Un panneau affirme : « Si vis pacem, para pacem », soit « Si tu veux la paix, prépare la paix ». Un second panneau se termine par « Maudite soit la guerre et ses auteurs ». Le troisième panneau dresse un bilan de la guerre, en détaillant les morts (12 millions) et les souffrances des peuples. Enfin avec l'inscription : « les Innocents au poteau d'éxécution », il y est dénoncé le drame des soldats fusillés pour l'exemple.


Enfin, le monument de Vingré dans l'Aisne sur lequel on peut lire : « Dans ce champ sont tombés glorieusement le caporal Floch, les soldats Blanchard, Durantet, Gay, Pettelet et Quinault du 298ème R.I., fusillés le 4 décembre 1914, réhabilités solennellement par la Cour de Cassation le 29 janvier 1921. - Hommage des anciens combattants du 298ème R.I. à la mémoire de leurs camarades morts innocents victimes de l'exemple ».


Lettre du caporal Floch à sa femme :


"Ma bien chère Lucie,
Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi.

Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu’il y a dedans.
Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l’embarras dans lequel je vais te mettre…
Ma petite Lucie, encore une fois, pardon.
Je vais me confesser à l’instant, et espère te revoir dans un monde meilleur.
Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore
la vie sauve. C’est la fatalité.
Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout." 


2 commentaires:

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