jeudi 14 octobre 2010

Trail des Hautes Falaises 2009

La Normandie, c'est Bô !

 

Oui, mais si vous voulez un peu de lyrisme, allez lire le récit du Mustang. Lui, au moins, il ressent la Nature, il aime les petits oiseaux qui font prout et il ne se livre pas à des calembredaines et autres billevesées comme sait le faire le Lutin, son adversaire acharné et nonobstant ami fidèle. Le Mustang est un tendre alors que le Lutin est méchant !
Et c'est pourquoi son récit du trail des Hautes Falaises s'appelle :
Effectivement, il y a de la vengeance dans l'air ! Autant mes dernières courses sur route se sont bien passées, autant mes derniers trails ont été plus que moyens ! 

Déjà, lors du Trail du Pays de Bray, mon coach Riah50 m'avait administré une correction en me montrant ce que c'était qu'un vrai trailer. Mais ce furent le Trail d'Ecouves lors duquel  le Mustang me donna une leçon de sport et de fair-play et le Trail des Méandres de la Rouvre qui me vit arriver dernier qui me donnèrent le coup de pied de l'âne ou plutôt du Mustang.

Lors de ces deux dernières épreuves, je me suis vautré dans les grandes largeurs et j'ai terminé aussi las que mentable !
 
Il suffit, la voix d'airain de la cloche de la revanche sonne enfin et ceux qui me brocardaient il y a peu vont bientôt ressentir la caresse du pied vengeur qui est à deux doigts de leur botter le fondement à bras raccourcis. Ça va péter !

Mais avant, rusons... Faisons notre gentil camarade. Ils ne doivent pas savoir la discipline de tungstène que je m'impose : plus qu'une demi-baguette et un demi pot de confiture le matin et plus de bière bouteille, seulement à la pression ! C'est dur ! 

Je fais le gentil, d'autant que le Bulot est là et je veux faire bonne figure devant ce kikou organisateur du Trail du Pays de Bray. Photo de groupe :

 Le Mustang, le Bulot, le Méchant, le Riah

 Les femmes, nous les avons confiées à Joël, le Sanglier d'Ecouves. Elles vont faire le 10km avec l'aimable suidé. 

 Le Sanglier, la Béa du Riah, ma Josette, la Brigitte du Joël
(photo de la Mireille du Mustang) 

Passons aux choses sérieuses, le 30 bornes démarre concomitamment avec le 10 kilomètres. On se retrouve rapidement en descente modérée vers les Grandes Dalles, la plage de Sassetot, la commune qui nous accueille. Riah et Mustang sont partis fort et je me retiens de dérouler sévère comme j'y suis accoutumé. Un petit déjeuner plutôt copieux démontrant quelques velléités de voir la mer de près.
Quatre bornes après,  nous nous séparons des coureurs du 10km pour grimper aussitôt sur la falaise.


Boudiou ! Ça grimpe mais la machine répond. De plus, le petit déjeuner a renoncé à son come-back et ma foi, la bête est à l'aise dans son boxer.

J'avise deux "tri" devant moi. Les "tri" sont faciles à identifier, ils ont leur prénom écrit sur le cul. Faisant le mielleux, je discute un moment avec eux, leur disant toute l'admiration que j'ai envers ces superbes triathlètes si jeunes et si musclés. Je leur dis que je ne suis qu'un "branleur de trailer" et que j'ai de surcroît l'âge d'être leur papa. Sur ce, je les plante là et je les laisse agoniser derrière. Je ne vais tout de même pas me laisser passer par des petits cons !

A ce moment, nous sommes sur une falaise et il y fait un vent à émasculer les ânes. Quittant mes triathlètes je me colle à un grand flandrin qui me sert de pare-vent. J'économise de l'énergie et en plus j'énerve le grand que je doublerai ainsi plus facilement dès la première descente.
Justement, ça descend et c'est qui que je vois ? Le Riah qui galope comme un V1 alors qu'il démarre sa première saison V3. Je m'en vais l'accrocher le V3 et pas le lâcher ! Voilà que ça remonte puis ça redescend. Ces montagnes russes n'ont pas l'air de m'entamer et je me rapproche du Riah mais l'animal résiste et il va résister longtemps !


Au 14ème kilomètre, je passe mon coach et néanmoins ami mais il me repasse et c'est derrière lui que je prends le chemin du retour sur la falaise. Soudain, j'avise une pancarte à l'inscription pleine de promesses :


Nom d'une pipe, c'est un signe du destin ! Je repars la bave aux lèvres, le mors aux dents et le tissu du boxer tendu à la limite de la rupture. Banzaï comme disent les Japonais, Savachié ! J'ai le vent dans le dos et quand je suis pris par derrière, rien ne me résiste par devant; je laisse mon mentor sur place non sans lui avoir fait un croche-pied pour lui apprendre à avoir formé au trail un aussi sale type que moi.

Ça souffle dans le bon sens, je tombe sur un petit jeune qui m'explique qu'il vient de reprendre le trail après une rupture du tendon d'Achille. On discute un moment et je lui révèle que je suis à la poursuite d'un canasson en jaune qui me nargue à bonne distance.  Je lui dis que dans ma fureur inextinguible, je ne vois plus les couleurs hormis ce maudit jaune.

Soudain le voilà, c'est lui ! Le Mustang, le candidat à la boucherie chevaline ! Hallali ! Taïaut !


Tu ne m'échapperas pas, suppôt de Zitoire ! Je vais te poutrer tellement en te passant que le souffle va te faire repousser les cheveux ! 

C'est sur le plat que je rejoins le Mustang vers le 23ème kilomètre. Il est accablé mais essaie de résister en lançant trois accélérations auxquelles je réponds avec la décontraction de la hyène qui attend son repas. Le Mustang est à point et je le laisse sur place alors qu'on remonte encore une fois. C'est lors de cette montée que je repère un photographe de NCAP auquel je signale que  son collègue le Mustang est en train de cueillir des fleurs sur le bord du chemin.

 Regardez, je marche. C'est pas arrivé souvent aujourd'hui !
Bon, c'est pas le tout, je me remange une descente pour le fun et j'arrive à proximité de Sassetot.


Je retrouve le Bulot à l'arrivée, il m'a précédé de cinq bonnes minutes. Je regarde ma montre : 2h37' !!! Je ne suis pas allé aussi vite sur cette distance en trail depuis des années. Damned ! 


Deux minutes plus tard arrive le Mustang qui se tient aux barrières. Il est un peu pâle mais je ne dois pas être frais non plus après cette course en surrégime !


Après 2h45' de course, Allain le Riah50 arrive frais comme un Gardois (je dis ça car il a bonne Nîmes).
J'ai fait ma démonstration de poutrance et je n'ai plus qu'à picoler avec mes adversaires et toutefois camarades qui savent bien pourquoi je les apprécie tant : ils supportent l'insupportable Lutin !


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