samedi 25 juin 2011

Marathon de la Liberté 2011


Juste un groupe d'amis...


Cette photo me fait penser à la célèbre chanson des Beatles "With a little help from my friends" qui exprime une vérité que je n'ai vraiment découverte qu'en pratiquant le sport : sans les autres, on n'est pas grand chose.

Au moment où cette photo est prise, le Marathon de la Liberté vient d'être couru par onze d'entre nous tandis que trois autres ont participé à l'épreuve du 10 km. Une image d'un bonheur simple, en quelque sorte... Et pourtant, Béatrice qui nous accueillait avec son mari Erick venait juste de perdre sa Maman.

La joie et la tristesse sont deux sentiments qui nous étreignent parfois de la même façon.  Béatrice a tenu à courir l'épreuve accompagnée de Didier (Papy61) qui sait ce qu'est la Vie : des sourires et des larmes, le grand ressac des émotions.

Photo Brice (merci pour l'accueil)
 
Ce dimanche de juin, nous avons tous dédié notre effort à cette dame qui nous a quittés en nous léguant ce qui compte vraiment dans l'existence : la promesse d'un fier soleil dardant ses rayons à travers les nuées. Une allégorie de notre chère Normandie, en quelque sorte.



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 Pendant que ma Josette, Françoise et Sophie s'apprêtaient à prendre le départ du 10 km, nous nous sommes acheminés vers le départ du marathon à Courseulles sur Mer sous un soleil qui ferait pâlir plus d'un sudiste.


 Parmi ce groupe, deux primo-marathoniens : Christine (qui se cache) qui sera coachée par Allain (Riah50) et mon petit Fox (à droite) qui devra se débrouiller comme un grand.

Quant à moi, c'est Catherine, ma presque petite sœur que je vais coacher cette fois-ci et ça ne va pas être du gâteau car la donzelle a fait parler la poudre à l'entraînement et elle a un objectif de 3h55, ce qui ne sera pas une promenade de santé pour le vieil accompagnateur que je suis.

Le marathon de Catherine

Insérés dans la foule en compagnie d'Erick (qui fera un superbe 3h56) et de Béa (qui fera une superbe tendinite mais tiendra à terminer), nous  prenons le départ. Comme à mon habitude, je filme et je commente :




Mon travail consiste à empêcher Catherine de dépasser le 11 km/h sur la première partie de la course. Dès le début, le premier semi étant très roulant, je la modère tout en discutant en permanence.


C'est ainsi que nous faisons quelques rencontres comme Corinne (Co14) qui a couru le marathon du Mont Saint Michel trois semaines auparavant :


Ou Stéphane, rencontré par hasard, et qui est ancien élève de mon école :


Tous deux ne pourront pas suivre jusqu'au bout le rythme d'airain imprimé par Catherine. Au bout de 18 km, nous bifurquons pour longer le canal de l'Orne et c'est là que les difficultés commencent vraiment car le vent est de plus en plus fort.

Chevaleresque, je me mets fréquemment devant Catherine pour lui couper le vent mais, n'étant pas bien "boyu", je n'offre qu'une protection symbolique...

Le semi s'approche et il est bientôt passé en 1h55.


C'est maintenant que commence le vrai marathon, cette fabuleuse épreuve digne d'une tragédie grecque. C'est maintenant que les organismes vont être mis à l'épreuve et que la fraîcheur et la qualité de l'entraînement vont faire la différence.

D'autant plus que ce marathon se conquiert comme se conquiert la Liberté. En effet, dès le semi, il faut se battre car toutes les difficultés se situent dans les vingt derniers kilomètres. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a le vent...

Et pourtant, Catherine, telle une horloge, abat les kilomètres avec une impressionnante régularité alors que tombent les hommes. 

Depuis dix kilomètres, les cadavres s'accumulent sur les bas-côtés alors que ma petite sœur fait la différence dans les côtes grâce à ses jambes de traileuse écouvienne. Déjà trente kilomètres, le mur n'est pas pour nous...


Nous allons avaler ainsi environ deux cents concurrents. Catherine commence à souffrir, ce qui est normal, et je la distrais en lui donnant des objectifs : je lui désigne des coureurs ou des groupes et je lui indique dans combien de temps elle va les doubler. 

Elle n'est pas ma presque petite sœur pour rien, ce scénario lui convient et elle redouble de volonté pour atteindre les objectifs que je lui désigne.

Cela dit, nous ne dérogeons jamais au précepte de mon coach Riah50 : 40 secondes de marche à chaque ravitaillement, technique ô combien efficace car nous rattrapons systématiquement ceux qui poursuivent leur course en se ravitaillant.



Les petites côtes succèdent au buttes. Catherine demande aux bénévoles quand est-ce que ça descend. Je lui permets de me lancer quelques bordées d'injures tout en l'incitant à accélérer dans ces derniers kilomètres.

Catherine temporise, Catherine peste, Catherine souffre mais finalement, elle lance sa dernière accélération 1500 mètres avant l'arrivée. Je suis impressionné par la puissance développée par ce petit bout de femme...

Nous avons déjà dépassé les 12km/h et nous abordons les 300 derniers mètres à 13 puis à 14 km/h. L'instant magique est arrivé :



3h51'24", negative split de quelques secondes ! L'objectif est plus que rempli et, cerise sur le gâteau, Catherine finit 8ème V1F sur 50. Voilà de quoi sortir les bouteilles.

 Vous avez vu le vernis ?

Des nouvelles des autres Ecouviens :

En dehors d'Erick et Béa déjà cités, il reste Hervé qui bat à nouveau son record en 3h11 ainsi que Christine qui boucle son premier marathon en 4h12 grâce à l'assistance d'Allain.


N'oublions pas mon cher Fox qui fait le chrono plus qu'honorable de 3h39 malgré quelques phalanges oubliées dans le rectum.
 Qu'il est mignon mon Fox ! (Photo NCAP)

Papy nous ramène enfin notre Béatrice en moins de 5h00 et nous nous retrouvons tous au stand Sénégazelles. Sourires, étreintes et pleurs, nous n'avons pas oublié pour qui nous courrions.



Cinq jours plus tard...


Les Foulées de Montsort en 33'37" à 15 à l'heure, finalement ça donne la forme le marathon !

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