mercredi 18 décembre 2013

10km de Sées 2013


Entre moi et les dindes, c'est déjà une longue histoire d'amour, et je ne parle pas des filles que j'entraîne parfois au marathon, je ne me permettrai pas, ou alors un peu, mais juste pour rire. Non, je veux parler de la traditionnelle course de la Foire aux Dindes de Sées que je pratique depuis des temps immémoriaux malgré une météo parfois dantesque (voir édition 2008).

L'édition 2013 aurait dû être une édition comme les autres ; mais voilà ... patatras, ma petite vie de coureur mâle vieillissant a été récemment bouleversée par un éphèbe quadra au regard de braise et à la verge voix d'airain : François François, le célèbre chanteur qui cherchait une Francette pour l'accompagner dans son tour de champs lors de cette foire aux dindes qu'il connaît bien, étant né dans l’évêché de l'Orne, petite bourgade comportant le plus grand nombre d'hommes en robe soutane du département.

Chaleureux et prompt à agrandir le cercle de ses amis, ce beau blond rencontré aux FrançoisFolies de La Rochelle m'avait promis de partager avec moi cette classique de fin d'année à condition que j'endosse la tenue traditionnelle et néanmoins sexy de la Francette. Ce qui fut fait :


La course

Dans la voiture nous menant au rendez-vous avec François, j'avertis les deux filles dont le but est de descendre sous les 50' aux 10 km : 
"C'est simple, les 10 bornes, c'est comme le cross : à fond, à fond, à fond et on vomit à l'arrivée. On ne court pas la Foire aux Dindes sans y laisser des plumes." 

Une fois les dossards et François récupérés, photo souvenir et échauffement. La stratégie de l'après-midi est établie : je cours avec mon François pour faire le show pendant que les filles se débrouillent toutes seules.

François, Francette, Annick, Carine
Carole, Katia, Arnaud (fils de Carole)


Sées, ça se sait, c'est assez plat mais il n'y faut cesser de se relancer quand on s'est récupéré de chaque petite butte. C'est ce que j'explique au petit Arnaud qui court sa première compétition. Le gamin à la ligne haricot vert s'envole dès les premières foulées pour faire ses trois boucles en 41 min. Le Chouchou à sa maman a de l'avenir !


Comme à l'accoutumée, je démarre sec malgré mon accoutrement autrement moins adéquat que la tenue classique mais moins classieuse du coureur lambda. Dès le premier kilomètre frisant les quinze à l'heure, je m'aperçois que François ne pourra suivre ce rythme infernal. Habitué aux cross et à ses efforts violents, je suis à l'aise sur ces courtes distances propres à vous mettre la gerbe aux lèvres et la taupe au guichet mais François que je n'ai pratiqué que sur le long ne semble pas à l'aise avec ce côté sado-maso du dix bornes. Il ne m'avait pas prévenu qu'il était une tendre violette. Encore eût-il fallu que je le susse !

Dès la première descente à seize à l'heure, je m'envole et distance mon chanteur préféré. A ce moment, mon mauvais génie pointe le bout de son groin et me distille d'inavouables pensées :

"Rappelle-toi Lutin, c'est ce François qui t'a ridiculisé au marathon de Vannes en te mettant presque 6 min dans le fondement. Tu tiens ta revanche ; montre-lui que tu peux lui en mettre autant sur dix kilomètres."

Poutrer François en son pays natal devant sa maman, ça aurait pu plaire à cet infect lutin mais, ce jour, c'est Francette la groupie qui court et elle n'abandonnera pas ce bel éphèbe à la chevelure dorée. Je m'arrête donc et le photographie en plein effort.



Premier tour en 15 min, François décline une accélération en côte et c'est sous les vivats que nous passons  devant la cathédrale ; enfin, après que je les eus réclamés aux autochtones peu portés sur l'agitation des battoirs.

Le deuxième tour se fait sur un rythme moins soutenu et j'en profite pour faire le show en proférant diverses calembredaines, allant jusqu'à promettre diverses faveurs aux moustachus du public s'esclaffant de voir deux concurrents ainsi accoutrés.  

Nous arrivons bientôt à la mi-temps, c'est à dire au mitan de la course. C'est ici que le fidèle Wihl de normandiecourseapied nous immortalise à l'aide de son gros et pénétrant zoom ; une photo qui pourrait prétendre au prix du cliché sportif de l'année :


Remarquez l'air effaré des autre coureurs ...

Deuxième tour en un peu plus de 16 min, la balade se poursuit avec une dernière boucle légèrement plus rapide. Le passage de François ravit de plus en plus les femmes dont l'hystérie le dispute à l’hygrométrie. Quant à moi, je fascine les mâles au physique de nemrod qui jalonnent le parcours ; ma prestance et mes longues jambes fuselées les troublant plus qu'ils ne le voudraient.

Photo du Grand Cerf de Multonne

Toute bonne chose a une fin et c'est en 46 min que nous arrivons main dans la main au terme de la course, unis comme le dit François, "pour le meilleur et pour le rire".

J'ai juste le temps de sortir des barrières pour assister à l'arrivée de Katia puis de Carole qui terminent toutes deux en 49 min comme elles avaient prévu. Katia a presque frisé les 48 min et Carole, appliquant à la lettre mes recommandations d'avant course, a battu son record de 6 min. Énorme ! Carine, en 51 min établit son temps de référence sur 10 km et Annick monte sur le podium V3 en 55 min. Euh, non finalement, le dysfonctionnement des puces des dossards va priver Annick et un certain nombre de coureurs de leur classement à l'instar d'Arnaud qui ne verra pas officialiser ses 41 min.

Tant pis, on a fait les dindes à Sées, on s'est bien marré et on reviendra.



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