mardi 19 août 2014

Symphonie mycologique




Deux heures de cueillette sur les pentes du Petit Vignage en Ecouves lors d'un après-midi d'août à la météo indécise. Un été aux couleurs de septembre, une humide douceur qui me pousse plus à glander qu'à glaner. J'entends le chant cryptogamique des carpophores et du mycélium, je pénètre un autre monde et la nature m'y cause...


Surgissant impudique de l'humus nourricier


Il s'empare de la terre qu'il déflore de son pied


Quelques heures, quelques jours, son chant est éphémère


Apparaît, disparaît, sans un bruit, sans colère


Si petit, si fragile, ce conquérant secret


Cache, démon subreptice, de titanesques projets


 Il éclot, nous étonne, sans tambour ni trompette


Envahit et s’immisce tout dévore  puis rejette


 Dans le sol, tu le sais, son empire s'étend


 Ne laissant en surface que leurres et faux-semblants


Sa beauté, ses couleurs le rendent aux yeux aimable


 Mais tu sais, mais je sais de quoi il est capable


 Il fascine, il repousse, polymorphe empereur


 Il nourrit, il détruit, insaisissable acteur


 De nos bois, de nos peaux, éternel compagnon


Mycélium sporadique... il n'est que champignon.




Trop rêveur, le Lutin rentra bredouille mais il eut quand même droit à une fricassée de chanterelles cueillies par sa Josette, le lendemain midi.

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