mardi 26 juillet 2011

Concert dans le désert

Ah, le pays d'Alençon en juillet ! Si vous voulez fuir le grouillement de touristes en short à la recherche de pizzerias ou de moules-frites, n'hésitez pas à y passer vos vacances...


Ce samedi, il tombait des cordes quand nous partîmes d'Alençon en direction de Saint-Georges le Gaultier. Des lumières dans les yeux, nous traversâmes des lieux exotiques aux curieux toponymes tels que Gesnes le Gandelin, Assé le Boisne, Sougé le Ganelon ou le Gué Ory.

Au bout de vingt kilomètres... euh, cinq lieues, nous n'avions pas vu âme qui vive. Mon beau-frère, qui était né dans le riant pays de Valenciennes, commençait à n'en mener pas large. Il n'était pas loin d'imaginer que nous nous étions enfoncés dans le pays des Morts-Vivants. Maman, assise derrière avec ma femme et sa sœur, était pliée de rire. Ce pays, elle l'avait maintes fois traversé en vélo sous les bombes en 1940 pour aller au bal dans les villages encore habités à l'époque.

Enfin, St Georges. Nous explorâmes un moment le lieu pour trouver la chapelle Sainte Anne où devait avoir lieu le concert et ce ne fut pas la signalisation locale qui nous aida...

  
Pourquoi ne pas aller au viaduc ? Cet ouvrage d'art, construit en 1912 devait faire partie d'une ligne de tramway reliant Alençon au Mans qui ne fut jamais terminée. Longtemps, les gens s'en servirent pour limiter la population des trop vieilles grand-mères mais maintenant, il s'agit d'un site de saut à l'élastique.


Maman ne tenant pas à ce que je l'emmène au viaduc comme sa grande-tante, nous fûmes bien obligés de demander notre chemin dans ce pays désert et c'est au cimetière que nous trouvâmes enfin quelqu’un...


Yes ! La chapelle Ste Anne et déjà une autre voiture sur le parking jouxtant le petit édifice du XIème siècle. Allons voir... ben non, finalement, il pleut trop. On voit ça aux poissons qui traversent la route le sourire aux lèvres.

Au bout d'un quart d’heure, l'eau ne tombant plus qu'à torrent, nous nous risquâmes à sortir de la voiture et nous nous engouffrâmes dans la chapelle.

Là, je reconnus Fulvio Garlaschi qui répétait avec sa collègue Marie-Geneviève Menanteau. Nous nous installâmes au premier rang. Il fallut quelques instants pour rassurer mon ch'ti de beauf en lui donnant quelques frites à manger et calmer Maman qui était pliée de rire depuis une heure.

Comme par magie, la chapelle se remplit de spectateurs, certainement venus par bateau. Cinquante personnes ou presque.

En dernier, arriva mon copain Daniel avec lequel nous partageâmes quelques concerts de Magma entre 1972 et 1979. Accompagné de sa famille, il me salua en me donnant du "Mr le Directeur". Je lui répondis en l'appelant "Mr le Baron". C'est une coutume entre nous quand nous voyageons à la campagne. Quand ils entendent cela, les autochtones enlèvent leur béret...

Le concert était consacré à un programme de pièces du XVIIème siècle italien pour violon, théorbe et guitare baroque. 

Ce que j'aime avec ce genre de musique, c'est que l'on peut assister à des concerts fabuleux dans les endroits les plus improbables. C'est ainsi que j'ai pu côtoyer des géants tels que Gustav Leonhardt, Fabio Biondi ou Hopkinson Smith dans des salles n'excédant pas cinquante ou cent personnes pour des tarifs dérisoires.

Avec l'autorisation des musiciens, je filmai une petite danse :

 

Le concert étant gratuit, une quête fut faite à la fin et, cerise sur le gâteau, le maire de la commune invita tout le monde à boire un coup de cidre.

Belle musique, accueil sympathique et fin de concert conviviale. Nous en oubliâmes la météo et c'est presque par temps sec que nous retournâmes à la maison.

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